Nous sommes fiers de vous annoncer la publication d’un article scientifique dans le prestigieux Journal of Clinical Investigation, un des plus importants impact Factor des revues médicales (40e), co-écrit par le Dr Florian Baudin. Ce travail de recherche explore des mécanismes innovants pour traiter la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA), une maladie aux effets dévastateurs sur la vision, explorant des liens avec la maladie de Parkinson.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans. Des recherches, menées par différents laboratoires français et pilotées par Thibaud Mathis, professeur des universités et praticien hospitalier dans le service d’ophtalmologie de l’Hôpital de la Croix-Rousse (Hospices civils de Lyon), ainsi que par l’équipe du Dr Baudin, spécialisée dans l’analyse des Big Data, « ouvrent la voie à un traitement innovant pour la forme néovasculaire de la DMLA ».
Actuellement, le traitement standard repose sur des injections intraoculaires d’antiangiogéniques, qui doivent être administrées très fréquemment : souvent chaque mois pendant les six premiers mois, puis en moyenne tous les deux mois, et cela à vie. Ces injections ne sont pas sans risques, car elles peuvent entraîner des infections oculaires. En outre, elles représentent un coût significatif pour le système de santé et génèrent un afflux important de patients chez les ophtalmologistes, rendant leur gestion complexe. Il devient donc crucial de trouver des alternatives thérapeutiques plus sûres, moins contraignantes et moins coûteuses.
Objectifs de l’Étude
L’article met en lumière le rôle clé du récepteur DRD2 dans la réduction de la néovascularisation choroïdienne, un phénomène impliqué dans la progression de la DMLA. En termes simples, la néovascularisation choroïdienne correspond à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins sous la rétine, pouvant entraîner des fuites de liquide et un trouble de la vision. En activant ce récepteur, il serait possible de ralentir ou stopper cette formation anormale, offrant ainsi un espoir pour les patients.
En effet les patients traités par traitement antiparkinsonien présentent une forme moins sévère de DMLA néovasculaire, de début plus tardif et nécessitant moins d’injection (Cf figure).
Incidence of nAMD and frequency of anti-VEGF injections are reduced in PD patients treated with l-
DOPA/DDI and DRD2 agonists.
Apport du Big Data dans la Recherche
Le Dr Florian Baudin et son équipe, en charge de l’analyse des données au sein de cette étude, a utilisé des méthodes de Big Data pour analyser des millions de données issues de bases de patients. Cette approche permet d’obtenir des résultats plus robustes et fiables en comparant un grand nombre de cas, et en identifiant des facteurs jusque-là insoupçonnés.
L’analyse des données de plus de 200 000 patients français traités pour une DMLA a permis de conforter les découvertes in vitro de l’équipe du Pr Mathis sur un potentiel rôle protecteur, voire synergique des injections intra-vitréennes des traitements antiparkinsoniens, agissant sur les récepteurs dopaminergiques.
Cela a permis de montrer que les patients sous anti-parkinsoniens déclaraient une DMLA exsudative plus tardive, à 83 ans versus 79 ans, ainsi que moins sévère, ou bien avec un ajout d’efficacité sur les thérapies injectées en intraoculaires, car moins d’injections étaient nécessaires, que les patients n’ayant pas de traitement anti-parkinsonien.
Le Big Data permet aujourd’hui une avancée précieuse dans les recherches médicales, en croisant des informations variées pour obtenir des résultats plus rapides et personnalisés pour chaque patient.
Qu’est-ce que cela signifie pour les Patients?
“Il a été montré que les patients qui prenaient ce type de médicament faisaient moins de DMLA que les autres, ou que chez eux la maladie était moins sévère. Ils avaient moins besoin d’injections que des patients qui n’étaient pas traités avec ce médicament pour Parkinson. Nos recherches ont permis de montrer que ce médicament limitait la production de vaisseaux anormaux dans les yeux des patients atteints de DMLA” explique Thibaud Mathis.
Pour les patients atteints de DMLA, ces avancées représentent un immense espoir. La DMLA est la première cause de cécité chez les personnes âgées. Si cette recherche est traduite en traitements cliniques, elle pourrait transformer la prise en charge de la maladie en retardant, voire en empêchant, la perte de vision. Cela permettrait une meilleure qualité de vie, avec des solutions moins invasives et plus ciblées.
L’Importance de la Collaboration
Le succès de cette étude repose également sur la collaboration entre plusieurs équipes de recherche à l’échelle internationale. Le Dr Baudin et son équipe à Annecy démontrent une fois de plus leur implication dans des recherches de pointe, qui ont un impact direct sur la santé des patients.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter l’article complet publié dans le Journal of Clinical Investigation : Accéder à l’article.
Références Utiles
- Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) – INSERM
- Utilisation du Big Data en Ophtalmologie – theses.fr Dr BAUDIN
- Communiqué CNRS
- Communiqué INSERM
- Le progrès
- France 3
- Medscape.fr
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